MOI, MOCHE ET MÉCHANT 2

TAIS TOI, ET SOIT MECHANT

Réalisé par Chris Renaud et Pierre Koffin en 2013

Avec les voix VO de Steve Carrell, Kristen Wiig …

Scénario

Ayant abandonné la super-criminalité et mis de côté ses activités funestes pour se consacrer à la paternité et élever Margo, Édith et Agnès, Gru, et avec lui, le Professeur Néfario et les Minions, doivent se trouver de nouvelles occupations. Alors qu’il commence à peine à s’adapter à sa nouvelle vie tranquille de père de famille, une organisation ultrasecrète, menant une lutte acharnée contre le Mal à l’échelle planétaire, vient frapper à sa porte. Soudain, c’est à Gru, et à sa nouvelle coéquipière Lucy, que revient la responsabilité de résoudre une série de méfaits spectaculaires. Après tout, qui mieux que l’ex plus méchant méchant de tous les temps, pourrait attraper celui qui rivalise pour lui voler la place qu’il occupait encore récemment.

C’est avec beaucoup d’espoir que je me lance dans ce second volet des aventures du méchant le plus gentil qui soit, le 1er opus ayant été une bonne réussite. Malheureusement, étant la suite du 1er, notre héros a adopté un côté beaucoup plus (trop) gentil … c’est à présent le père ou tuteur de trois petites filles crocro mignonnes qui font de lui un personnage ordinaire finalement, et dont la méchanceté du 1er opus n’est plus !

Ce serait le seul reproche que j’aurais à faire, car le film reste dans la lignée de ses congénères, drôle et fourré de boutades en tout genre, même si ce n’est pas ma tasse de thé.

Je suis en revanche fan des ptits mignons, qui font finalement les 3/4 du film en terme d’humour, cela se ressent lorsqu’on écoute le public rire durant le film. Leur langage est incompréhensible mais on ne peut s’empêcher de rire ! C’est le seul aspect que j’ai vraiment adoré, c’est peu …

Au final, film d’animation où l’on se prend pas la tête et où on passe un très bon moment, convient aux petits comme aux grands.

 

Note :  5/10

Man of Steel

Man of steel a du style

Réalisé par Zack Snyder en 2013

Avec Henry Cavill, Kevin Costner, Russel Crowe

Scénario

Un petit garçon découvre qu’il possède des pouvoirs surnaturels et qu’il n’est pas né sur Terre. Plus tard, il s’engage dans un périple afin de comprendre d’où il vient et pourquoi il a été envoyé sur notre planète. Mais il devra devenir un héros s’il veut sauver le monde de la destruction totale et incarner l’espoir pour toute l’humanité.

Man of Steel
Oubliez ce que vous avez vu en film de super-héros, oubliez les films où l’action et la musique faisaient l’oeuvre, ce Superman vient mettre tout le monde d’accord.
Quand les précédents superhero-movies proposaient de l’action et des BO de haute voltige, Zack Snyder élève le niveau à la hauteur des pouvoirs de son personnage principal. A l’image de ses 300 ou Watchmen, le réalisateur fait appel à son génie de réalisateur pour nous proposer des images surnaturelles. Les jeux de lumières, les cadrages, l’utilisation du zoom et le Parkinson du cameraman (on se croirait dans un film à caméra embarquée), les effets spéciaux, il y a un cocktail made in Snyder qui rend ce film singulier et les images hyper réalistes.
La découverte du super héros est longue et progressive, que ce soit pour le personnage ou pour le spectateur. Et lorsqu’il trouve son identité et se retrouve confronté à Zod, nous devenons les citoyens de Metropolis, observateur d’événements qui nous dépassent, impuissants devant l’invasion Kryptonienne.
La longueur du film pouvait laisser penser qu’il y aurait des temps morts, c’est là que l’on se rend compte de l’intensité de chaque scène, les 2h30 passent une vitesse supersonique, pas le temps de respirer, nous sommes absorbés par l’histoire de ce jeune homme.
J’avais lu que le film adoptait un ton beaucoup plus dramatique que les autres films de superhéros, moins de blagues et moins de second degré. A n’en pas douter, comme dans ses derniers films, Zack Snyder n’a absolument pas joué sur l’humour, comme si tout reposait sur Superman dans la défense de la Terre, comme si les studios Warner avaient tout misé sur lui, dont 250 000 000 $. La patte de Christopher Nolan, le génie à l’origine de la saga Batman, y est sûrement pour quelque chose également. Les derniers films de la chauve-souris n’étant pas franchement portés sur la comédie.
Un mot sur Henry Cavill : toute en délicatesse, sobriété et humilité, il est à la fois discret et puissant dans les scènes d’action, à l’instar de Russel Crowe, Kevin Costner et Michael Shannon.
On connait l’histoire, et ce n’est pas le cinéma qui la refera, ce dernier peut en revanche donner des points de vue différents, et mettre en image ce que l’on sait déjà, avec plus ou moins de prouesses techniques et artistiques. Pour les fans de Christopher Reeves et les années 80, Man of Steel peut ne rien évoquer en eux, pour les nouvelles générations, c’est une nouvelle ère dans le film de superhéros.
Note :  9,5/10

FAST AND FURIOUS 6

FAST AND FURIOUS, ATTENTION LES SECOUSSES

 

Fast and Furious 6

Réalisé par Justin Lin en 2013

Avec Vin Diesel, Paul Walker …

Scénario

Dom, Brian et toute leur équipe, après le casse de Rio, ayant fait tomber un empire en empochant 100 millions de dollars, se sont dispersés aux quatre coins du globe. Mais l’incapacité de rentrer chez eux, et l’obligation de vivre en cavale permanente, laissent à leur vie le goût amer de l’inaccomplissement. Pendant ce temps Hobbs traque aux quatre coins du monde un groupe de chauffeurs mercenaires aux talents redoutables, dont le meneur, Shaw est secondé d’une de main de fer par l’amour que Dom croyait avoir perdu pour toujours : Letty. La seule façon d’arrêter leurs agissements est de les détrôner en surpassant leur réputation. Hobbs demande donc à Dom de rassembler son équipe de choc à Londres. En retour ? Ils seront tous graciés et pourront retourner auprès des leurs, afin de vivre une vie normale.


Vrouuummmm un nouveau virage pris à 145 km/h,
une autre belle paire de fesses et à nouveau le muscle de Vin Diesel qui traverse l’écran, on y est ! Fervent opposant aux sagas de plus de 3 épisodes (ce qui est déjà beaucoup), c’est sans attente que je m’installe sur le siège de ce 6ème opus, comme pour le 7ème Saw ou le 5ème Destination Finale. Mais c’est dans ces moments là qu’on se fait surprendre qu’on s’amuse, parce que sans attente réelle, on prend le film au 2ème degré voire 3ème degré, et on se laisse porter par la fougue des réalisateurs et scénaristes, qui, à court d’idées novatrices, se lance dans des histoires rocambolesques et tirées par les cheveux, où le film fait la part belle aux cascades défiant les lois de la gravité de Newton. Je n’évoquerai même pas le jeu des acteurs ou les dialogues, qui sont inexistants, juste les scènes de combat des gros bourrins catcheurs (Dwayne Johnson) qui rajoutent la petite touche qui manquait peut-être à certains des premiers opus. D’autre part, on notera la pointe d’humour dans certaines répliques.

les belles meufs et cylindrées sont au rendez-vous, mais là, il n’y a aucune surprise.

Note :  6/10

HAPPINESS THERAPY

HAPPINESS MOVIE

Pat (Bradley Cooper) et Tiffany (Jennifer Lawrence)

Réalisé par David O.Russel en 2013

Avec Jennifer Lawrence, Robert de Niro…

Scénario

La vie réserve parfois quelques surprises…
Pat Solatano a tout perdu : sa maison, son travail et sa femme. Il se retrouve même dans l’obligation d’emménager chez ses parents.
Malgré tout, Pat affiche un optimisme à toute épreuve et est déterminé à se reconstruire et à renouer avec son ex-femme.
Rapidement, il rencontre Tiffany, une jolie jeune femme ayant eu un parcours mouvementé. Tiffany se propose d’aider Pat à reconquérir sa femme, à condition qu’il lui rende un service en retour. Un lien inattendu commence à se former entre eux et, ensemble, ils vont essayer de reprendre en main leurs vies respectives.

 

Je vais avoir du mal à parler de chef d’oeuvre, oscarisé dans plusieurs catégories, c’est un mélange de tristesse et de gaieté qui nous envahissent lorsque l’on est confronté aux personnages de Pat et Tiffany. Véritables tarés à première vue, on entre dans leur personnalité et découvre à quel point ce sont de belles personnes, comme on devrait le faire dans la réalité pour chaque individu que l’on croise, et qui nous semble, au premier abord, différent de nous, donc souvent « bizarre ».

Si une relation se créé entre nous et les deux personnages, pour lesquels on a de l’attachement et de la compassion, c’est bien-sûr la relation qu’il y a entre eux qui est au coeur de l’histoire. Une rencontre qui les fait évoluer, les perturbe puis finalement se rapproche de la personne lambda, car ils aiment comme tout le monde, de la même façon. Et c’est ce que le réalisateur veut nous montrer. L’amour résonne ici (et comme souvent finalement) comme le remède aux troubles psychologiques de Pat, qui veut évoluer, mais qui sera finalement pris en main par Tiffany, allégorie du traitement contre les maux dont tous les hommes souffrent.

On notera le changement radical de registre de Bradley Cooper, qui passe de Very Bad Trip à un drame avec brio.

Note :  Coup de coeur

GI JOE : CONSPIRATION

BELLE CONSPIRATION

Snake Eyes (R.Park) et Roadblock (D.Johnson)

Réalisé par Jon Chu en 2013

Avec Channing Tatum, Bruce Willis, Dwayne Johnson

Scénario

Après avoir été trahie et décimée par une organisation terroriste, l’équipe des GI Joe réalise que le gouvernement a été infiltré et que notre monde est au bord de la destruction. Sans alliés, sans renforts et sans personne à qui se fier, Roadblock et ses GI doivent identifier l’ennemi pour tenter de sauver notre civilisation. Ils font alors appel à celui qui a donné son nom à leur corps d’élite : Joe Colton.

Je ne rappellerai pas mon appétit insatiable pour les films de science-fiction, maintenant que j’ai dis que j’étais subjectif, allons y.
Petit rappel : GI JOE 1, ouah ! il a l’air super ce film, avec des scènes d’action de dingue et bien foutue, et des bonhommes qui se battent dans tous les sens partout ! Kedal ! grosse bouze (et flop qui plus est), énorme déception pour le public comme pour la presse si je ne m’abuse. Alors qu’attendre du second volet ? Mieux ! sachant que cela ne sera pas très dur.
La production fait alors appel à du lourd en terme de casting, (SPOILER) et se permet même de tuer un personnage dès le début ! Alors pour cette énorme Conspiration, l’équipe a fait les choses bien : on se met directement dans le bain avec des scènes d’action bien foutues, on met une énorme dose d’humour et de scènes sorties d’un drame, et c’est parti pour le carnage.
J’ai adoré car le scénario donne un rythme effréné au film (sur fond de gentils contre méchants, rien d’exceptionnel), on a le droit à un humour plutôt sympa surtout au début, des effets spéciaux et des scènes de combat réussis et un Dwayne Johnson tout en muscle (retour des années 90 !). Un bon film d’action qu’il est bon d’aller voir au cinéma pour le spectacle, encore une fois, si vous cherchez à réfléchir, pas la peine d’y aller !
Note :  7/10

ROBOTS

I (love) ROBOTS

Rodney (Vincent Cassel)
Rodney (Vincent Cassel)

Réalisé par  Chris Wedge et Carlos Saldanha en 2005

Avec les voix d’Elie Semoun, Vincent Cassel, Monica Belluci …

Scénario

Rodney est un jeune robot plein d’idées, mais son village est trop petit pour ses rêves. Il décide de partir à Robot Ville rencontrer Bigweld, le plus génial inventeur et bienfaiteur de tous les robots, pour lui proposer ses services. Mais de nombreuses surprises l’attendent…

Aucune attente particulière par rapport à ce petit film d’animation, si ce n’est un humour décapant style Age de Glace, sans se prendre la tête !
Pas de déception, ça casse pas trois boulons à un robot, mais l’humour est présent tout au long, avec une belle histoire sur fond de relation père/fils, de l’aventure, et une morale qui met en relief de manière assez simple l’évolution du système économique de nos jours qui tend vers le rendement et le capitalisme. Mais on ne retiendra que les gags des robots, notamment Fender, avec la voix d’Elie Semoun, qui nous fait rire comme notre humoriste français.
On notera en outre l’univers qui a été créé autour de la robotique et de la mécanique : vocabulaire, décor, anatomie des robots. Il y a eu un vrai travail de recherche pour que tout aille dans le même sens, et que l’on soit plongé dans un nouvel environnement. La 3D est à la hauteur de l’Age de Glace.
Note :  6 /10

DIE HARD 5 : UNE BELLE JOURNÉE POUR MOURIR

A good day to watch a good movie

Le père, le fils, et le fusil.
Le père, le fils, et le fusil.

 

Réalisé par John Moore en 2013

Avec Bruce Willis

Scénario

Bruce Willis est de retour dans son rôle le plus mythique : John McClane, le « vrai héros » par excellence, qui a le talent et la trempe de celui qui résiste jusqu’au bout.
Cette fois-ci, le flic qui ne fait pas dans la demi-mesure, est vraiment au mauvais endroit au mauvais moment après s’être rendu à Moscou pour aider son fils Jack, qu’il avait perdu de vue. Ce qu’il ignore, c’est que Jack est en réalité un agent hautement qualifié de la CIA en mission pour empêcher un vol d’armes nucléaires. Avec la mafia russe à leur poursuite et la menace d’une guerre imminente, les deux McClane vont découvrir que leurs méthodes radicalement différentes vont aussi faire d’eux des héros que rien ne peut arrêter.

« Yippe Ki Yay pauvre con ! » 4ème come-back du plus taré des poulets américains, pour une énième danse avec les méchants terroristes et des cascades complètement irréalistes ! Et pourtant j’adore ça … aucun Die Hard ne m’a encore déçu, et celui-ci tient encore la route, même au 5è. J’aime l’esprit décalé typiquement américain des dialogues, la réalisation des cascades, bien plus réalistes que la plupart des films d’action, avec toujours un soucis du détail et le refus (au maximum) d’utiliser les effets numériques ! Dixit Bruce Willis … C’est le genre de film où on ne se prend pas la tête, et pour cause, le scénario frôle le néant, mais qu’importe, on est pas là pour ça ! Petit hic : le vieux Bruce Willis se fait … vieux ! et les cascades, ce n’est plus de son âge, alors qui va pouvoir prendre la relève ? Pour info, un Die Hard 6 est sur les rails, avec toujours la même tête d’affiche, mais cela pourrait bien être son dernier film d’action, car « Quand vous avez vu quelques étincelles, ce n’est plus excitant. Je sais que mon public adore ça, mais pour être honnête, tout cela m’ennuie un peu désormais », affirme l’acteur.
Note :  8/10

LES 3 MOUSQUETAIRES

LES 3 PÉCHÉS CAPITAUX

Réalisé par Paul W. S. Anderson en 2011

Avec Milla Jovovich, Orlando Bloom, Logan Lerman

Scénario

L’impétueux jeune d’Artagnan et ses trois légendaires compagnons, Athos, Porthos et Aramis vont devoir s’unir et combattre tous ensemble un mystérieux agent double, Mylady de Winter et son employeur crapuleux, le cardinal Richelieu, afin de les empêcher de s’emparer du trône français et d’éviter que l’Europe toute entière sombre dans la guerre.
Nouvelle adaptation en 3-D du roman « Les Trois mousquetaires » d’Alexandre Dumas…

« Un pour tous et tous pour un ! » Vu et revu, cette énième adaptation des 3 mousquetaires devaient apporter un vent frais sur l’histoire de Dumas. Manque de bol, on est tombé sur Paul W. Anderson, réalisateur de la mythique (et interminable) saga des Resident Evil. A quoi pense t-on lorsque le film commence ? A Sherlock Holmes : de la musique entraînante,  des décors à l’ancienne, des combats rapprochés, et des slowmotions… pourtant, il y a quelque chose qui ne fonctionne pas. Le réalisateur a voulu faire de nouvel opus un film à grand spectacle (je ne vois rien d’autre), or les slowmotions sont ratés et les effets spéciaux peu convaincants, les scènes de combat sont limitées, peut-être mon esprit est-il possédé encore par la magie de Guy Ritchie ? dans ce cas je m’en excuse…
Bon à part cela, le scénariste nous fait passer pour des accros de la mode dépassés par les anglais (chose qui n’arrivera jamais).
La tentative a été de reprendre une histoire française pour la mettre à la sauce américaine (comme les Misérables en ce moment), or je n’accroche pas !
Note :  4/10

BATTLESHIP

BATTLESHIP OU LA SUITE DE TRANSFORMERS

Battleship
Découverte de l’ennemie (DR)

Réalisé par Peter Berg en 2012

Avec Rihanna, Taylor Kitsch

Scénario

Océan Pacifique… Au large d’Hawaï, l’US Navy déploie toute sa puissance. Mais bientôt, une forme étrange et menaçante émerge à la surface des eaux, suivie par des dizaines d’autres dotées d’une puissance de destruction inimaginable.
Qui sont-ils ? Que faisaient-ils, cachés depuis si longtemps au fond de l’océan ?
A bord de l’USS John Paul Jones, le jeune officier Hopper, l’Amiral Shane, le sous-officier Raikes vont découvrir que l’océan n’est pas toujours aussi pacifique qu’il y paraît.
La bataille pour sauver notre planète débute en mer.

Attention obus droit devant ! cet énième opus de grand spectacle à l’américaine inspiré du jeu mythique de la bataille navale est une vraie surprise. Le film est à la hauteur de sa bande-annonce, ça tire à tout azimut, ça explose et ça swing (Bande Originale excellente : mélange de Steve Jablonsky, compositeur pour Transformers ou Desperate Housewife, et de titre plus connus comme ACDC). C’est un cocktail explosif d’action et d’humour que les producteurs de la saga à robots nous proposent. On sent une vraie ferveur de l’équipe de tournage a avoir fait ce film, ils se sont éclatés, se sont lâchés  tant dans les effets spéciaux (quasi parfaits) que dans la musique. On ne s’ennuie pas un seul instant et ne se prennent jamais vraiment au sérieux.
Petit bémol : si vous voulez voir un film à histoire complexe, passez votre chemin !
Note :  8/10

7EME ART ET 3EME DIMENSION

Le 7ème art, rencontre de tous les autres, déclencheur de mille tourments, rébellions, émotions, source lacrymale infinie, il est malmené, torturé, dénaturé, que dis-je ? Tout le monde s’est donné comme vocation d’en faire un art plus noble, cela grâce à de nouveaux outils toujours plus prometteurs. La question se pose : la 3D a-t-elle sa place dans une salle de cinéma ? Enfilez vos lunettes, je vous emmène vous balader à travers le grand écran.

Avatar 3D

La 3D, autrement dit l’image en 3 Dimensions, est rendue possible grâce à des lunettes adaptées. Cela donne un effet de profondeur entre les différents plans. Ainsi, si cela est bien réalisé, vous vous sentez plus proche des décors et des personnages, voire immergé dans la scène.

ELLE A DE L’AVENIR !

« La 3d c’est cool. C’est comme l’iPhone. Avoir un iPhone c’est cool » Camille, cinéphile.

Le caractère de nouveauté de l’outil a apporté de belles heures aux producteurs avec, entre autres, Avatar, qui est l’un des plus gros succès de l’histoire du cinéma, notamment grâce à ses projections 3D. Si aujourd’hui la mode passe aux États-Unis, elle rapporte encore beaucoup d’argent à l’international. 

Pirates des caraïbes : La fontaine de Jouvence (DR)
Pirates des caraïbes : La fontaine de Jouvence (DR)

Prenons l’exemple de la saga Pirates des Caraïbes : La Fontaine de jouvence, seul épisode en 3D, a rapporté près de plus de 1,043 milliard $ au box-office mondial et est le plus gros succès de la saga, hors États-Unis, ou encore le 3ème film à plus haut revenu en 2011 à l’international.

A titre de comparaison avec les épisodes précédents

Pirates des caraïbes 1 : 654 261 306 $
Pirates des caraïbes 2 : 1 066 135 244 $
Pirates des caraïbes 3 : 960 980 219 $

En Europe ou en Asie, la 3D est arrivée avec du retard et reste encore une nouveauté attrayante.

La tendance peut rattraper la logique. Le phénomène Avatar a influencé les productions hollywoodiennes et les a fait fantasmer sur l’espoir de faire un maximum de chiffre d’affaires.

A l’époque, le film avait ramené 2 685 140 003 $ pour 387 millions de dollars de budget (avec marketing), soit un bénéfice de 2,3 milliards de dollars. Il est normal que tous les producteurs veuillent rééditer un tel exploit. Seul problème, Avatar est une exception. L’expérience offerte par ce film est unique, car les décors et personnages ont été créés de toutes pièces, l’environnement est entièrement fait à base d’images de synthèse, on plonge dans un univers unique et surréaliste. De plus, il a été tourné avec des caméras 3D et non numériques.

Beaucoup de films aujourd’hui sont tournés en 2D puis traités en post-production pour faire un produit 3D. Filmer un film pour donner une expérience en 3 dimensions n’est pas le même concept que filmer pour avoir un produit en 2 dimensions. Pour ces raisons, les films en 3D aujourd’hui rencontrent moins de succès que leur précurseur et la technologie n’ajoute rien au produit de base : si le film est mauvais en 2D, il le sera en 3D.

D’autre part, on observe que le « public jeune est plus réceptif à la 3D. En effet, les films d’animation obtiennent plus d’entrées 3D que les autres », comme nous explique Pauline, employé à l’UGC. La technologie est donc prisée par la nouvelle génération. Pour la génération Z, aller voir des films en 2D pourrait même devenir « vieux jeu ».

 « 4D, je suis ton père ! »

Saviez-vous que la 3D avait un fils ? En effet, la 3D a déjà un successeur tout trouvé nommé : la 4D. Celle que l’on connait aujourd’hui travaille sur les différentes dimensions, en ajoutant des éléments concrets pour impliquer le spectateur encore plus dans l’œuvre. Des effets spéciaux sont utilisés lors de la projection pour, par exemple, simuler du vent, la pluie, un tremblement de terre ou des coups de bâton. C’est un système que vous pouvez croiser dans des parcs d’attractions ou des centres commerciaux. Les salles aujourd’hui équipées de 4D ne présentent que des œuvres dédiées à cette technologie-là, vous ne trouverez jamais Avatar en 4D à Europa Park ou dans un cinéma.

Le digne et réel successeur de la 3D dans les salles de cinéma a d’autres caractéristiques : « La 4D arrivera dans quelques années dans les salles de l’UGC Ciné Cité, d’ici 2015 environ. Le concept c’est de mettre des enceintes en dessous des sièges et derrière nous, alors qu’aujourd’hui le son ne vient que de devant et de côté. Ainsi on aura plus l’impression d’être à la place des personnages » nous explique Pauline.

La folie des grandeurs n’est pas finie, la 3D n’est que le commencement ! Cependant, d’autres sont plus pessimistes quant à son utilité.

LA 3D EN DÉCLIN ?

« La 3D c’est cool […] mais ça va passer car tout le monde aura bientôt un écran 3D. Je trouve l’idée pas mal. Mais je trouve ça commercial parce que c’est trop cher » nous dit Camille.

Bonbons Faller (DR)
Bonbons Faller (DR)

La 3D est chère pour la production d’un film, elle est donc chère à la revente, c’est-à-dire lorsqu’on achète un ticket. Il faut compter de 3 à 5€ de majoration avec la location des lunettes. A plein tarif, cela revient à payer entre 12 et 15€ une place de cinéma 3D, l’équivalent d’un bon repas à Pizza Del Arte ou 2 kg de bonbons environ.

Pizza (DR)
Pizza (DR)

Ce prix décourage un grand nombre de personnes à aller voir des films en 3D, car le rapport qualité/prix n’est pas à la hauteur.

IMAX, le cousin de la 3D

Le Joker dans The Dark Knight (DR)
Le Joker dans The Dark Knight (DR)

Vous ne vous en êtes peut-être jamais rendus compte, mais certains films que vous êtes allés voir sont tournés en IMAX. Définition : c’est « un format de pellicule créé par l’IMAX Corporation, au Canada, qui a la capacité d’exposer des images d’une plus grande taille et d’une meilleure résolution que les pellicules conventionnelles », nous résume le site Wikipédia. Autrement dit, le film tourné en IMAX propose une qualité de rendu supérieure et permet d’avoir plus de détails dans l’image, un peu comme le Blu-Ray avec le DVD. Cette technologie ne nécessite pas de payer plus et offre une expérience légèrement différente. Les salles IMAX sont faites différemment des conventionnelles : la technologie permet de rapprocher le spectateur de l’écran, car l’image est de meilleure qualité. D’autre part, les sièges sont légèrement plus inclinés pour que les personnes aient l’impression d’être face à l’écran. De plus en plus de salles sont équipées de cette technologie et certaines personnalités du 7ème art la soutiennent ouvertement comme Michael Bay : « l’IMAX est l’avenir du cinéma ».

Salle Imax (DR)
Salle Imax (DR)

La 3D ne fait pas dans la RSE

Lunettes 3D (DR)
« C’est une mode pas très écologique : les gens ne ramènent jamais leurs propres lunettes, du coup ils en rachètent, ça fait une grosse consommation et donc une grosse production, il n’y a pas de recyclage », nous explique notre employée de l’UGC Ciné Cité.

La consommation de lunettes ne peut cesser si tout le monde oublie ses lunettes chez soi avant un film, donc chacun en accumule et il n’y a aucune réutilisation. Et pourtant, ces lunettes sont recyclables ! D’autre part, cela permet d’augmenter les marges des cinémas et de rendre l’outil 3D encore plus commercial aux yeux du public.

3 Dangers pour la santé

N’avez-vous jamais ressenti la gêne causée par les lunettes et la vision en profondeur ? « Quand tu mets les lunettes et que t’as pas l’habitude, tu te concentres plus sur les lunettes que sur le film» témoigne Thomas, étudiant à l’université de Strasbourg. D’après une étude réalisée par L. Mark Carrier, de l’Université d’Etat de Californie, « non seulement l’immersion dans le film et les réactions émotionnelles ne sont pas plus importantes lors des projections en trois dimensions, mais en plus la vision stéréoscopique triplerait les risques d’avoir des maux de têtes, de connaître une fatigue oculaire et de développer des troubles de la vision »
Comme si cela ne suffisait pas, en Italie, le Ministère de la Santé a confisqué 7 000 paires de lunettes 3D. Deux raisons sont invoquées : le fait que les lunettes ne soient pas nettoyées entre chaque séance et le fait qu’elles ne soient pas validées comme « ne présentant aucun danger pour la vision de l’utilisateur ». Suite à cette mesure, des leaders d’opinion se posent une question majeure, à savoir : est-ce que les lunettes sont bien contrôlées par l’Union européenne ? Nous n’y sommes pas encore, mais avec le temps, on peut se demander « si cela aura des effets sur le cerveau, et plus tard […] si cela  créera des problèmes pour les épileptiques. On découvrira même peut être que cela aura d’autres conséquences sur la santé», comme s’inquiète Camille.

QUELQUES FILMS EN 3D

Pour finir sur une note de douceur, quelques films qui sortiront en 2D et 3D ces prochains temps :

Le Hobbit : la Désolation de Smaug (11 Décembre 2013)

Avatar 2 (2015)

Dragons 2 (2013)

Gravity (6 Novembre 2013)

Jurassic Park 4 (2014)

La 3D a ses détracteurs et ses défenseurs, cette nouvelle technologie permet d’un coté de rapporter de l’argent au cinéma et donc de le faire vivre, et peut-être, d’avoir pu survivre au téléchargement. D’un autre côté, il n’apporte rien au 7ème art et a un intérêt limité pour certains, surtout vu le prix. Qu’en sera-t-il alors du cinéma 4D ?